la moto séduit une autre clientéle que les passionnés...qui sont les nouveaux motards ?

Plutôt auto ou plutôt moto ? L'équation se pose en d'autres termes, et désormais, c'est fréquemment, tantôt moto, tantôt auto ! « Car, souligne Nadine Annelot, concessionnaire grenobloise et présidente de la Fédération nationale du commerce et de la réparation moto (FNCRM), la clientèle a beaucoup évolué, avec des attentes différentes. » (à lire également, "Trois questions à Patrick Cazaux, de la fédération française des motards en colère")
Les motards, jusqu'alors rassemblés en coterie, traînant parfois une image sulfureuse de mauvais garçon collée aux bottes (lire également "les motards célèbres"), élargissent leur public. Le motard pur jus, un peu provocateur, fait place à des utilisateurs variés. « Ces comportements ont cédé le pas à de nouvelles pratiques au profit de la moto conçue comme second véhicule.



D'où le succès croissant des scooters et une audience toujours plus grande auprès des femmes. Aujourd'hui, 30 % de la fréquentation de notre magasin est féminine », constate Nadine Annelot, remarquant : « On voit des gens sans aucune culture moto, venir par nécessité au deux-roues, parce qu'ils veulent pouvoir circuler malgré les embouteillages. Ils commencent par le scooter, un 125 cc. Puis, ils évoluent vers la balade et le loisir, avec le plaisir apporté par des véhicules de plus en plus fiables. C'est vrai que la passion de la mécanique et du sport - car c'est un sport ! - semble un peu en retrait. C'est effectivement fatigant de rouler 200 ou 300 km, beaucoup pensent que c'est facile, mais c'est comme faire du cheval ! »
Un bijou roulant


Beaucoup de cadres, des quadragénaires, délaissent ainsi le rasoir, à partir du jeudi, pour, le samedi, arborer une barbe naissante en accord avec le "look" motard. « Ils sont en costume-cravate toute la semaine, et le week-end, ils se déguisent, ils sont méconnaissables, et le lundi, ils remettent le costume », plaisante Nadine Annelot, évoquant parallèlement la notion de posséder un bijou roulant, pour ces adeptes de la moto loisir.
« Les ventes ont complètement changé et dorénavant, les meilleurs chiffres sont réalisés avec les scooters destinés aux déplacements urbains. » Viennent ensuite les roadsters, qui, dépourvus de carénage, offrent une sensation de liberté sans pour autant avoir besoin de rouler vite. Dès 70 km/h, on ressent le plaisir de la route. Enfin, les sportives, réservées à des pilotes plus chevronnés qui se défoulent avec leur machine, lors de sessions de roulage, sur des circuits de vitesse, comme à Bourg-en-Bresse, Nîmes ou Alès, ou encore sur le circuit Paul Ricard rouvert. « Il manque dans la région grenobloise un tel équipement », note la présidente de la FNCRM, regrettant que la pratique de la moto soit encore diabolisée avec les accidents qui impliquent des deux-roues (à lire également "Une insécurité réelle").
Un marché touché par la crise


Et puis, la crise n'épargne pas un marché sur lequel les produits peu chers ou de moyenne gamme sont plus pénalisés que les modèles plus prestigieux. « Par rapport à février 2009, nous avons enregistré cette année, un recul de 15 % de nos ventes. En tête des ventes, les 4 Japonais, Honda, Suzuki, Kawasaki et Yamaha, et on assiste à une percée des marques européennes, Triumph et Ducati (à lire également, "le mythe Harley"). Mais alors, que le marché automobile est soutenu, celui de la moto ne l'est pas. » Et les professionnels espèrent maintenant que les motards aient envie de mettre les gaz, dès les premiers beaux jours...



SOURCE: le dauphiné libéré

et oui la moto devient tendance!!!