piloter une moto avec un passager
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piloter une moto avec un passager
Mal installés, mal assurés, mal équipés : passagères, passagers, faites le point de votre place avant de vous y installer ! A défaut, de multiples complications s’annoncent ! Voici ce qu’il faut à tout prix éviter et ce qu’il faut impérativement faire !
Ce que vous proposent souvent les constructeurs, c’est ça : une machine sortie des circuits, de vitesse ou d’endurance, avec une vague greffe de selle au format hamburger. Il suffit de se rendre à toute manifestation d’importance pour constater que vous y emmenez quand même un passager (faut-il qu’elle, ou il, vous aime pour supporter çà). Or celui-ci est carrément maltraité, voire complètement oublié dans certains domaines, ce comparativement à l’automobile où il est l’objet de toutes les attentions. Pas normal tout ça !
Une accidentologie quasi ignorée
1 011 tués en moto et sur les routes, c’est le dernier chiffre connu et officiel. Mais combien de passagers ? Réponse : 80. Mais en réalité, la vraie question est “quelle est la fréquence d’utilisation en duo d’une moto, et sur ces chiffres, combien a-t-on de décès, ou blessés ? ”. Impossible à dire. En moyenne, un motard roule à 80% du temps seul. Si l’on rapporte ces 80 passagers tués à ces 20% de temps d’utilisation en duo, la probabilité d’accident devient…considérable ! De plus, il est impossible de définir une accidentologie sérieuse des passagers d’une moto, car les outils officiels de recueil des informations sont inexistants, ou peu renseignés. Il existe quelques organismes qui effectuent des études, mais qui n’interviennent que lorsque leur financement est bouclé. C’est ainsi que le Centre d’Etudes Européen de Sécurité et d’Analyse des Risques : le CEESAR, vient de boucler une étude à la demande de la Commission européenne et de l’Association des Constructeurs Européens de Motocycles (ACEM), et en démarre une autre à la demande Ministère de la recherche, de la fondation MAIF et du Comité National de Sécurité Routière. Le CEESAR a étudié 150 accidents types, dont 14 cas avec passagers.
On relève une tendance à l’absence de protection des mains avec les conséquences qu’on imagine. Thierry Hermitte et Maxime Moutreuil, du CEESAR nous confirment cette carence qui s’observe sur le bas du corps : “ les passagers n’ont souvent pas de protection inférieure, or leur position rend leurs membres vulnérables. Globalement, les passagers s’en sortent pas trop mal comparativement aux pilotes qui ont à faire à un environnement plus agressif : guidon, fixations de carénages, commandes au pied. Certains ont la bonne idée de s’éjecter avant le choc, ce qui n’est jouable qu’à basse vitesse et a des conséquences dramatiques sur l’équilibre du pilote resté au guidon ! ”.
Le permis de conduire impose le transport d’un passager lors des épreuves lentes de plateau. Inefficace, car le risque n’est pas là ! C’est lors de l’épreuve en circulation que cet épreuve devrait s’effectuer, d’autant qu’une fois le permis en poche, la première tentation sera de faire découvrir la moto à un passager...
Si je t’assure : je t’emmène !
Coté assurance du passager : premier point positif, la Loi française est plutôt bien faite : il est toujours assuré ! Celui qui est embarqué est “ considéré comme un piéton, ou un tiers et est donc couvert ”. Il y a tout de même deux bémols. Actuellement peu de compagnies étrangères sont implantées sur notre sol. Mais certains pays de la CEE fractionnent la responsabilité civile, normalement, la loi du pays souscripteur doit être appliquée, mais il faut tout de même vérifier qu’il n’y a pas un montage administratif douteux (genre association installée à l’étranger qui assure des français, détectable en raison de son identification sur le contrat d’assurances). En second lieu, attention aux options qui garantissent des services hors dommages, genre assistance rapatriement en cas d’avarie, voire même d’accident à l’étranger ou loin de son domicile. S’il est évident que le pilote est couvert, c’est loin d’être systématiquement le cas pour le passager. Or ce type de pépin survient immanquablement en vacances, donc quand on est souvent deux ! ”.
Une géométrie de machines de plus en plus aberrante !
Recherche aérodynamique, gain en garde au sol, tout est déployé pour que la moto soit efficace… pour le pilote ! Le passager se trouve à dix / quinze centimètres au-dessus de lui. Totalement aberrant à deux titres (au moins).
Premièrement cette charge haute perchée relève et déplace vers l’arrière le centre de gravité de l’ensemble roulant, perturbant totalement l’équilibre pour lequel il a été conçu. Deuxième point, situé plus haut, le passager se prend le vent en pleine face et donc augmente le maître couple (la résistance à la pénétration dans l’air), tout en provoquant un effet de basculement de l’avant vers l’arrière : les réglages de suspensions sont donc totalement à revoir.
Conclusion : vous avez deux motos ! Celle que vous pilotez en solo, et une autre, moins précise, plus lourde : celle chargée d’un passager. Cette configuration particulière requiert un minimum de savoir, pour ne pas dégoûter le passager de l’expérience et ne pas vous faire de sueurs froides !
Ce que vous proposent souvent les constructeurs, c’est ça : une machine sortie des circuits, de vitesse ou d’endurance, avec une vague greffe de selle au format hamburger. Il suffit de se rendre à toute manifestation d’importance pour constater que vous y emmenez quand même un passager (faut-il qu’elle, ou il, vous aime pour supporter çà). Or celui-ci est carrément maltraité, voire complètement oublié dans certains domaines, ce comparativement à l’automobile où il est l’objet de toutes les attentions. Pas normal tout ça !
Une accidentologie quasi ignorée
1 011 tués en moto et sur les routes, c’est le dernier chiffre connu et officiel. Mais combien de passagers ? Réponse : 80. Mais en réalité, la vraie question est “quelle est la fréquence d’utilisation en duo d’une moto, et sur ces chiffres, combien a-t-on de décès, ou blessés ? ”. Impossible à dire. En moyenne, un motard roule à 80% du temps seul. Si l’on rapporte ces 80 passagers tués à ces 20% de temps d’utilisation en duo, la probabilité d’accident devient…considérable ! De plus, il est impossible de définir une accidentologie sérieuse des passagers d’une moto, car les outils officiels de recueil des informations sont inexistants, ou peu renseignés. Il existe quelques organismes qui effectuent des études, mais qui n’interviennent que lorsque leur financement est bouclé. C’est ainsi que le Centre d’Etudes Européen de Sécurité et d’Analyse des Risques : le CEESAR, vient de boucler une étude à la demande de la Commission européenne et de l’Association des Constructeurs Européens de Motocycles (ACEM), et en démarre une autre à la demande Ministère de la recherche, de la fondation MAIF et du Comité National de Sécurité Routière. Le CEESAR a étudié 150 accidents types, dont 14 cas avec passagers.
On relève une tendance à l’absence de protection des mains avec les conséquences qu’on imagine. Thierry Hermitte et Maxime Moutreuil, du CEESAR nous confirment cette carence qui s’observe sur le bas du corps : “ les passagers n’ont souvent pas de protection inférieure, or leur position rend leurs membres vulnérables. Globalement, les passagers s’en sortent pas trop mal comparativement aux pilotes qui ont à faire à un environnement plus agressif : guidon, fixations de carénages, commandes au pied. Certains ont la bonne idée de s’éjecter avant le choc, ce qui n’est jouable qu’à basse vitesse et a des conséquences dramatiques sur l’équilibre du pilote resté au guidon ! ”.
Le permis de conduire impose le transport d’un passager lors des épreuves lentes de plateau. Inefficace, car le risque n’est pas là ! C’est lors de l’épreuve en circulation que cet épreuve devrait s’effectuer, d’autant qu’une fois le permis en poche, la première tentation sera de faire découvrir la moto à un passager...
Si je t’assure : je t’emmène !
Coté assurance du passager : premier point positif, la Loi française est plutôt bien faite : il est toujours assuré ! Celui qui est embarqué est “ considéré comme un piéton, ou un tiers et est donc couvert ”. Il y a tout de même deux bémols. Actuellement peu de compagnies étrangères sont implantées sur notre sol. Mais certains pays de la CEE fractionnent la responsabilité civile, normalement, la loi du pays souscripteur doit être appliquée, mais il faut tout de même vérifier qu’il n’y a pas un montage administratif douteux (genre association installée à l’étranger qui assure des français, détectable en raison de son identification sur le contrat d’assurances). En second lieu, attention aux options qui garantissent des services hors dommages, genre assistance rapatriement en cas d’avarie, voire même d’accident à l’étranger ou loin de son domicile. S’il est évident que le pilote est couvert, c’est loin d’être systématiquement le cas pour le passager. Or ce type de pépin survient immanquablement en vacances, donc quand on est souvent deux ! ”.
Une géométrie de machines de plus en plus aberrante !
Recherche aérodynamique, gain en garde au sol, tout est déployé pour que la moto soit efficace… pour le pilote ! Le passager se trouve à dix / quinze centimètres au-dessus de lui. Totalement aberrant à deux titres (au moins).
Premièrement cette charge haute perchée relève et déplace vers l’arrière le centre de gravité de l’ensemble roulant, perturbant totalement l’équilibre pour lequel il a été conçu. Deuxième point, situé plus haut, le passager se prend le vent en pleine face et donc augmente le maître couple (la résistance à la pénétration dans l’air), tout en provoquant un effet de basculement de l’avant vers l’arrière : les réglages de suspensions sont donc totalement à revoir.
Conclusion : vous avez deux motos ! Celle que vous pilotez en solo, et une autre, moins précise, plus lourde : celle chargée d’un passager. Cette configuration particulière requiert un minimum de savoir, pour ne pas dégoûter le passager de l’expérience et ne pas vous faire de sueurs froides !
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